Tout savoir sur le daltonisme :
types, causes, symptômes, traitement
Vous êtes-vous déjà demandé si vous percevez les mêmes couleurs que les autres ? Nous, oui ! Ce qui est certain, c’est que les personnes daltoniennes perçoivent les couleurs différemment. Le daltonisme est une anomalie de la vision (ou « dyschromatopsie ») congénitale qui entraîne une mauvaise perception des couleurs. Attention : il s’agit bien d’une « anomalie génétique non évolutive» et non d’une maladie oculaire évolutive comme le glaucome, ou même d’un défaut de vision tel que la myopie…
Daltonisme : une anomalie touchant les cônes capteurs de couleurs
Le physicien anglais John Dalton a donné son nom à cette anomalie, après avoir décrit pour la première fois scientifiquement en 1798 sa propre déficience de la vision colorée.
Pour en saisir le mécanisme, il faut comprendre comment fonctionne notre vision des couleurs. Celle-ci se fait en plusieurs étapes. Les rayons lumineux émis par les objets colorés sont captés par notre rétine, une membrane située à l’arrière de l’œil. Celle-ci comporte des petites cellules sensibles appelés « cônes », qui se divisent en trois catégories. Chacune de ces catégories capte une couleur primaire : du rouge, du vert ou du bleu. Les signaux captés sont transmis au cerveau via le nerf optique. Là, différentes zones du cerveau les décryptent pour nous permettre de percevoir une sensation colorée.
Si vous êtes daltonien, une ou plusieurs des catégories de cônes est absente ou déficiente. Résultat : votre perception des couleurs est altérée !
Un daltonisme, des daltonismes ?
Les cônes présents dans la rétine peuvent être affectés plus ou moins fortement. Il existe donc plusieurs types et degrés de daltonisme.
Lorsque l’un des trois types de cônes fonctionne mal, la personne est dite « trichromate anormale ». Dans ce cas, sa sensibilité à une couleur est diminuée, ce qui altère plus ou moins la qualité de vision des couleurs.
Si un type de cône ne fonctionne pas, la personne daltonienne est qualifiée de « dichromate ». Dans la majorité des cas, c’est le cône correspondant au vert qui manque. La personne est alors dite « deutéranope ». Schématiquement, elle ne peut différencier le rouge du vert et voit principalement des nuances de bleu et de jaune. Si le cône du rouge manque, la personne est appelée « protanope ». Et s’il s’agit du bleu : « tritanope ». En toute rigueur, la trinatopie n’est pas une forme de daltonisme, car c’est un autre chromosome qui est atteint.
Et si aucun cône ne fonctionne ? La personne est « achromate » : elle ne distingue aucune couleur et voit comme dans un film en noir et blanc. Un cas de figure qui reste heureusement très rare, et qui, lui non plus, n’est pas considéré à proprement parler comme une forme de daltonisme.
Rien n’est prouvé scientifiquement, mais une poignée de femmes seraient touchées par une variante du daltonisme qui leur donnerait quatre types de cônes au lieu de trois. Résultat : elles distingueraient beaucoup plus de nuances qu’une personne « normale ».
Daltoniens de père en fils
Vous l’avez peut-être remarqué, les personnes daltoniennes ont souvent un parent qui l’est aussi. Il existe en effet des « familles de daltoniens » car cette anomalie est d’origine génétique et se transmet de façon héréditaire.
La forme la plus courante, qui affecte la vision du rouge et du vert, est transmise par le chromosome sexuel X. Chez les garçons, qui ne possèdent qu’un chromosome sexuel X, il suffit que la mère transmette un chromosome affecté pour que l’enfant soit daltonien. Chez les filles, qui possèdent deux chromosomes X, il faut que chaque parent transmette un chromosome X affecté pour que l’enfant soit daltonienne. Ce cas étant plus rare, cela explique que les femmes soient beaucoup moins touchées par le daltonisme que les hommes. En France, environ 8% des hommes sont daltoniens contre seulement 0,45% des femmes (source : SNOF).
Une déficience de la vision des couleurs peut aussi apparaître au cours de la vie. Mais ceci n’a alors rien à voir avec le daltonisme, il peut s’agir d’une conséquence de maladies comme le glaucome, les neuropathies optiques, le diabète ou la maladie de Parkinson. La vision des couleurs peut également être affectée à la suite de la prise de certains médicaments ou après un accident ayant endommagé certaines zones du cerveau.
Enfin, s'il est normal avec l’âge de moins bien distinguer les couleurs et leurs nuances, notamment en raison d’une cataracte, cela n'a rien à voir avec le daltonisme.
Corriger le daltonisme avec des lunettes, c’est possible ?
Restaurer une vision des couleurs normale chez les daltoniens est actuellement impossible. Cependant des verres colorés et des lentilles de contact destinés aux daltoniens sont toutefois commercialisés. Ces dispositifs peuvent améliorer la perception de certaines nuances, mais au détriment d’autres.
Vous vous demandez toujours si vous voyez les mêmes couleurs que les autres ? Testez votre vue en ligne !
NB : Une appli disponible sur smartphone a été développée pour simuler ce que voient les daltoniens : Sim Daltonisme
Page publiée en jeudi 25 mars 2021