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Six idées reçues sur le strabisme

Vous avez sûrement entendu, au moins une fois, cette phrase, lorsque vous étiez plus jeune : « Si tu louches, tes yeux vont rester coincés ! ». Rien à voir avec le strabisme, cependant. Ce dernier est en fait causé par un déséquilibre des muscles responsables des mouvements du globe oculaire. Les axes visuels ne sont plus alignés, les mouvements des deux yeux ne sont plus coordonnés. Le strabisme est soit d’origine musculaire, soit dû à un défaut accommodatif. Le plus souvent, le strabisme est convergent, l’un des yeux se rapproche du nez.

Focus sur les secrets de cette anomalie de la vision

  • « Tous les bébés de moins d’un an louchent, ce n’est pas grave ! »

À la naissance, un bébé n’a pas encore atteint sa maturité visuelle. Un défaut de coordination entre les yeux est fréquent dans les premières semaines de vie. Mais si votre tout-petit louche encore après l’âge de 4 mois, prenez rendez-vous chez le pédiatre ou l’ophtalmologiste pour un contrôle visuel. Plus le traitement débute tôt, plus les chances de rétablir l’équilibre de sa vision sont bonnes !

  • « Le seul problème du strabisme, c’est qu’il est inesthétique… »

Certes, loucher est disgracieux. Mais au-delà de cette considération esthétique, le strabisme affecte la vision. Il gêne la vision binoculaire, c’est-à-dire la vision en simultané par les deux yeux. En effet, le cerveau reconstitue une seule image à partir d’images perçues par chaque oeil. Si celle-ci sont trop différentes, il ne peut pas les fusionner. Cela affecte la perception des reliefs et l’évaluation des distances. Mais, il peut aussi nous faire voir double (ce qu’on appelle la diplopie) ou pire, le cerveau va éliminer une image, pour éviter de voir double. C’est d’ailleurs le plus grand danger car, sans s’en rendre compte, un œil devient alors paresseux : on parle alors d’amblyopie.

  • « Le strabisme, cela n’arrive qu’aux enfants ! »

S’il est vrai que le strabisme touche surtout les jeunes enfants, ce défaut visuel peut parfois survenir à l’adolescence ou à l’âge adulte : après un traumatisme crânien ou suite à une atteinte de l’innervation des muscles oculaires, chez des patients souffrant de diabète ou d’une maladie neurologique. Mais le plus souvent, il provient d’une récidive d’un strabisme mal pris en charge ou passé inaperçu dans l’enfance, la déviation de l’axe apparaissant au repos.

  • « La cause est uniquement génétique »

Il existe en effet une prédisposition génétique dans la survenue du strabisme : si l’un de vos deux parents en est atteint, il y a de fortes chances que vous en ayez développé un dans l’enfance. D’autres facteurs entrent cependant en ligne de compte. Un bébé né prématurément, par exemple, a davantage de risques. De manière générale, il faut savoir que nombre d’individus en sont atteints alors qu’il n’existe aucun cas de strabisme dans leur famille.

  • « On ne peut pas porter de lentilles quand on a un strabisme »

Erreur ! Des lentilles de contact correctrices peuvent être prescrites par l’ophtalmologiste pour corriger un strabisme. Elles sont conseillées au même titre que les lunettes, pour les strabismes de type accommodatif, notamment parce qu’elles réduisent les efforts d’accommodation.

  • « On peut faire de la rééducation mais cela ne s’opère pas »

Chez l’enfant, la prise en charge passe d’abord par le port de lunettes et la rééducation chez un orthoptiste pour faire travailler l’œil paresseux. La chirurgie ne viendra qu’en dernier recours, pour agir directement sur le muscle et influer ainsi sur la déviation strabique. Dans certains cas rares, la chirurgie peut être indiquée très précocement à partir de deux ans. Chez l’adulte, elle est en revanche indispensable pour améliorer le champ visuel et retirer la vision double induite si celle-ci était apparue.

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